Gabriel
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Gabriel

Je suis le Chemin, la Vérité, et la Vie
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

 

 Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Luc Ferry.

Aller en bas 
AuteurMessage
moussa abd al nour

moussa abd al nour


Nombre de messages : 201
Date d'inscription : 11/01/2006

Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Luc Ferry. Empty
MessageSujet: Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Luc Ferry.   Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Luc Ferry. EmptyLun 20 Fév - 14:14

Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Luc Ferry.
Luc Ferry : Bonjour.

Vous avez eu à faire aux jeunes, aux moins jeunes, quand vous étiez ministre de l'éducation. Comment vit-on ces heures qui précèdent une grande manifestation, puisque Dominique de Villepin attend, aujourd'hui, beaucoup de monde dans les rues contre son contrat de première embauche ?

Il y a deux choses. D'abord, le fait qu'on est toujours respectueux des manifestants. On a intérêt à l'être. On n'a jamais intérêt à se moquer des gens qui vont dans la rue, le matin, quand il fait froid, ou l'après-midi, sous la pluie. Et il faut toujours être attentif à cela. Je pense que nous le sommes tous, quand on est dans ces postes de responsabilités. Et puis, on a des barèmes, à l'éducation nationale. On sait que jusqu'à 35%, à Paris, ce n'est pas très grave. Jusqu'à 60.000 manifestants, cela passe encore, après on est embêté.

On a son thermomètre !

On a son thermomètre, et il fonctionne assez bien. Mais, au-delà du côté anecdotique de la chose - qui occupe évidemment dans le quotidien - mais qui n'est pas l'essentiel. J'entendais l'édito de notre ami, Alain Duhamel, qui est, comme toujours, excellent. Il a raison, bien sûr, d'insister sur les aspects purement politiciens, les calculs qu'il y a derrière des projets de ce type et, notamment, le fait que - c'est vrai - Dominique de Villepin a une crédibilité très grande, pour un homme de droite - j'allais dire à gauche - et que c'est plutôt à droite qu'il a besoin de regagner du terrain par rapport à Sarkozy.

Maintenant, une fois que l'on a dit cela, il ne faut pas totalement écarter l'hypothèse qu'à ce niveau de responsabilités, on ait aussi en vue, tout simplement, l'intérêt des jeunes et l'intérêt général. J'en veux pour preuve le fait que les socialistes espagnols sont en train de préparer, aujourd'hui, exactement le même contrat première embauche que Dominique de Villepin, avec un an de plus. C'est encore plus difficile, si je puis dire, à faire passer ! Or, que je sache, le problème de Monsieur Zapatero n'est pas de se positionner par rapport à Sarkozy.

Cela nous avait échappé. On essaiera de vérifier, parce que je n'ai pas lu beaucoup de papier sur l'Espagne. C'est une réforme que vous trouvez donc bonne, Luc Ferry ?

Oui, bien sûr. Même les analyses les plus pessimistes d'économistes, plutôt hostiles à ce gouvernement de droite, font l'hypothèse que cela créera 90.000 emplois. Ils disent : "Ce n'est pas beaucoup !". Mais enfin, c'est quand même mieux que rien. Et puis, même si, en effet, l'Espagne n'a pas encore fait de C.P.E à proprement parler, vous savez qu'elle a fait un contrat nouvelle embauche - et c'est même de cette Espagne que nous nous sommes inspirés en France - qui a donné des résultats formidables. C'est aussi ce que Tony Blair a fait en Angleterre.

Donc, on a quand même des exemples dans le monde, très proches de nous, qui montrent que cela marche plutôt bien et que, si nous étions dans l'Angleterre du 19ème siècle, avec des enfants qui travaillent à 8 ans, je comprendrais qu'on se plaigne du libéralisme, du capitalisme et de la précarisation. Mais là, on est dans une situation où le contrat première embauche doit être comparé à des stages, ou à des C.D.D petits. Et donc, par rapport à la situation actuelle, c'est évidemment un progrès.

Puisque vous avez connu cette situation, Luc Ferry, diriez-vous que, sur cette réforme, Dominique de Villepin joue son avenir ?

Non, je ne pense pas. Enfin, on le joue tous les jours, quand on est au poste où il est : une petite phrase, n'importe quelle erreur de parcours joue votre avenir, de toute façon. Mais je ne dirais pas cela, parce que je pense que ceux qui vont manifester contre lui, aujourd'hui, en très grande partie, pensent qu'il a raison.

Ceux qui vont manifester contre lui pensent qu'il a raison ?

Mais évidemment, c'est cela le paradoxe. Vous connaissez, comme moi, les hommes politiques. Vous les voyez en privé, aussi. Vous les journalistes politiques : vous les connaissez, et vous savez très bien que beaucoup, parmi les leaders socialistes, ont la plus grande admiration pour Villepin, considèrent qu'il a fait un sans faute, et rêveraient de pouvoir mettre en place quelque chose comme ce qu'a fait Tony Blair. Ségolène Royal, qui est pourtant une femme de gauche, a dit, récemment, que Tony Blair a fait, sur ce sujet, des choses excellentes. Pourquoi dit-elle cela ? Tout simplement, parce qu'elle commence à être présidentiable, c'est tout. Et qu'elle voit que, si jamais, elle devait arriver au pouvoir, il faudrait bien qu'elle fasse quelque chose comme cela.

Vous savez, il y a deux sujets sur lesquels on ne pourra pas plaisanter, en 2007 - qu'on soit à gauche ou à droite - c'est, d'un côté, les finances publiques : la dette et le déficit. Et, de l'autre, la question du chômage. Donc, le jour où l'on va se retrouver - que ce soit la droite ou la gauche - au pouvoir, il faudra bien faire, à peu près, ce qu'a fait Tony Blair en Grande-Bretagne.

Dans la compétition entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin - elle existe, à droite, cette compétition, vous êtes d'accord, Luc Ferry ?

Bien sûr.

Là, Dominique de Villepin peut prendre un ascendant ?

Non, ce n'est pas le problème. De toute façon, ils ont l'ascendant tous les deux. Peut-être pas sur les mêmes électorats.

Ne seriez-vous pas un peu langue de bois ?

Mon analyse est la suivante : c'est qu'on a clairement à faire - je vais être un peu caricatural, il faudrait détailler, mais ce n'est pas faux - à deux France, aujourd'hui, qui sont reliées par une peur qui est différente. On le voit bien depuis le référendum, et tout le monde l'a dit sous des formes diverses.

Il y a une France qui crève de trouille à l'idée de changer quoi que ce soit, et qui est dans la haine du libéralisme et de la mondialisation : c'est celle qui va être dans la rue, aujourd'hui. Et je la comprends très bien, même si je ne partage pas ses idées. Et puis, il y a une autre France qui crève de trouille aussi, mais exactement à l'inverse. Et à l'idée qu'on ne change rien, et que la France ne s'adapte pas à la mondialisation. C'est ce qui rend ce pays si difficile à gouverner, aujourd'hui.

Parce que, si vous ne faites rien, quand vous êtes à droite : elle vous accuse de manquer de courage, d'être nul. C'est, au fond, ce qu'elle reproche, aujourd'hui, au président de la république. En grande partie, elle est déçue par lui parce qu'il a reculé, parce qu'il n'a pas fait ce qu'on attendait qu'il fasse. Et puis, si vous ne faites rien, vous prenez le risque, en effet, de mettre la France dans le déclin, d'où le fait que ce thème devienne omniprésent dans le débat public, aujourd'hui.

D'un mot, avec votre nez, votre pif : le C.P.E va passer ?

Evidemment. De toute façon, pour une raison évidente, c'est que le gouvernement ne peut pas reculer. La droite a compris une chose depuis, notamment, la loi sur les universités : c'est qu'à reculer, on avait le déshonneur et la défaite.

C'est un peu de votre sentiment personnel qui passe ?

Je ne crois pas que ce soit mon sentiment, seulement personnel. J'ai l'impression que c'est, d'ailleurs, ce qui a fait que Nicolas Sarkozy a pris vraiment l'ascendant sur les autres, pendant toute la dernière période. Il a compris, lui, que le courage n'était pas simplement nécessaire, mais que c'était aussi une valeur médiatique, une valeur de communication. Donc, je pense que le recul serait complètement grotesque, sur un sujet comme celui-là. Encore une fois, nous avons reculé sur la "loi universités", lorsque j'étais au gouvernement.

Le motif était très clair. Le président de la république m'avait dit : "On a les élections de mars". Moyennant quoi, on a perdu ces élections comme jamais dans l'histoire de la 5ème république. Nous avons eu, encore une fois, le déshonneur et la défaite - puisqu'on a perdu comme jamais - mais pour rien. On n'a même pas fait les réformes qu'il fallait faire. Au fond, la seule réforme qu'on ait faite, c'est la réforme des retraites. Et c'était très bien de faire cette réforme. C'est très bien de faire le C.P.E : il ne faut pas reculer.

Une autre crise, devant nos yeux : elle est nettement plus importante, celle-là. Ce sont ces foules musulmanes qui défilent, un peu partout dans le monde musulman, pour protester contre les caricatures. Comment regardez-vous cette crise, Luc Ferry ?

Je trouve cela terrifiant. C'est-à-dire qu'on a maintenant des leaders politiques de premier plan, dans le monde musulman, qui affichent carrément, comme objectif, la destruction d'Israël. On a des foules qui font l'amalgame entre un journal, un gouvernement : "A mort le Danemark !", on entendait, hier. Enfin, toute la population de l'occident est coupable.

On a, au fond, quelque chose d'effrayant qui est, quasiment, l'équivalent de la montée du nazisme, peut-être même en pire, parce que plus nombreux, et avec des objectifs à peu près comparables. Avec une haine qui s'affiche à tout bout de champ. Et nous sommes là, à discuter des limites de la liberté d'expression. Et nous sommes là, notamment à droite, entre une arrogance qui essaie de mettre en place un discours positif dans l'école sur la décolonisation, ce qui est complètement idiot, et la culpabilité : ce qui est encore plus bête, d'un jour de repentance sur l'esclavage. Je trouve cela d'une absurdité totale. Et je pense que face à cet équivalent - encore une fois, dans les années 30 - de ce que fut la montée du nazisme, notre repentance, notre culpabilité, "le sanglot de l'homme blanc", comme disait Bruckner, pour moi, c'est l'horreur. C'est-à-dire, c'est, à la fois, la mollesse et la bêtise.

Les choses sont dites !

Ah oui ! J'espère !

http://www.rtl.fr/info/chroniques/chroniquesint.asp?dicid=412431&rubid=17311
Revenir en haut Aller en bas
http://groups.msn.com/lesdisciplesdeChrist
 
Jean-Michel Aphatie : Bonjour, Luc Ferry.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Des news de la canonisation de Jean Paul II...
» Bonjour
» bonjour
» bienvenue

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Gabriel :: Actualité :: Politique et société-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser